As I travelled back from Boston to Paris, I could not help but reflect on the role of the US in the global pharmaceutical market.
In the case of defense many have read or heard statements like “it is not the role of the US to protect the entire world,” sometimes linked with calls for NATO investments of other countries. Less known by many than in the case of defense, also in pharmaceuticals the US is the anker the world holds on to.
Yet in discussions on pharmaceuticals the link between the US and rest of the world is not always as explicitly made.
In the US, politicians across the entire political spectrum now argue for price controls on pharmaceuticals. Consequently, for the first time ever, we have seen price setting in the Medicare program for selected medication through the IRA (Inflation Reduction Act). And looking at this debate through European glasses, the proposals are not strange.
Even though there is no plan at this moment to extend this, my personal expectation is that it is not so much IF this will happen on a larger scale, but WHEN.
And should that happen, it will be a challenge for the world. Since the US with 350 million inhabitants represents a disproportionate part of the world market for pharmaceuticals vs. the other 7.5 billion inhabitants.
With this on the horizon the European Union is revising its pharmaceutical legislation. And rather than strengthening its position to be ready for the declining role of the US, the proposed legislation weakens the position of the pharmaceutical industry in Europe by shortening IP timelines for example.
This legislation will likely be valid for at least 20 years, so overlapping with the coming impact of the US changes I expect. And while the role of China is strengthening, it is unlikely that it can get to such a strong position, to become that anker. On the contrary, both the US and Europe are vocal on not willing to cede any leadership positions to China in any field.
In conclusion, the pharmaceutical sector overall will likely be negatively impacted by that. Some might say, so what? Maybe the days of pharma are over, why do we need a strong pharmaceutical sector? Can we not get our innovation elsewhere?
And indeed, innovation does come from many places; start-ups, academia, and pharmaceutical companies and who knows what new technology will bring in terms of innovation. Experience shows that ensuring that patients get access to the drugs that come from this research – the ultimate goals of that research – requires partnerships of which pharmaceutical industry is part. Since innovative pharmaceutical companies are the only ones that can support the full development and regulatory approval of innovation, ensure its production and distribution globally, and have the capabilities and reach to ensure these get to all patients who need this. The Covid pandemic showcased this all too well.
If we want current unmet patient needs to be addressed, we need innovative pharmaceutical companies.
What to do? This is not reality yet, so what can we do?
· Europe can still ensure a stronger position for the pharmaceutical sector by proposing different, stronger legislation, that include meaningful incentives. Not only to keep innovation in Europe as we now often hear, but to support the innovation full stop. If the US commitment seems to be wavering, it is an opportunity for Europe to step up and ensure the next Boston-like global biopharmaceutical R&D hub will be in Europe.
· This is a European challenge, not a country specific one. That also means I would urge all local governments to think fully European, also when proposing and implementing local regulation that can complexify or restrict EU policies: we are stronger together. Good to have in mind with upcoming European elections.
· Continue to coordinate large European research programs like Horizon Europe to ensure critical mass R&D public fundings are concentrated on important innovative fields where pharma and private companies can take part.
· Last point, ensure the full value of medication is recognized, so including savings in other healthcare areas and larger impact on society. It might be tempting on the short term to challenge drug prices as much as possible in Europe, especially with medication often being one of the only adjustable variables, however this is not sustainable for the industry. Steps towards Value Based HealthCare also build on the leadership of Europe in value demonstration and strengthen resilience of health care systems.
As long as there are patient needs that need to be addressed by therapeutical innovation, we need innovative pharmaceutical companies. Let’s discuss in partnership with all relevant stakeholders what the best way is to ensure the innovative pharmaceutical companies can address these needs in a sustainable way, and through that contribute in a meaningful way to societies across the world.
French version
Lors de trajet retour Boston/Paris, je n’ai pu m’empêcher de réfléchir au rôle des États-Unis sur le marché pharmaceutique mondial.
En matière de défense, beaucoup ont lu ou entendu des déclarations telles que « ce n’est pas le rôle des États-Unis de protéger le monde entier ». Celles-ci font parfois suite à des appels à investissements de l’OTAN dans d’autres pays. Dans le domaine pharmaceutique, beaucoup moins connu que dans l’exemple précédent, les États-Unis sont également considérés comme l’ancre à laquelle le monde s’accroche.
Pourtant, dans les discussions sur les produits pharmaceutiques, le lien entre les États-Unis et le reste du monde n’est pas toujours aussi explicite.
Aux États-Unis, les politiciens de tout le spectre politique plaident désormais pour un contrôle des prix des produits pharmaceutiques. Par conséquent, pour la toute première fois, nous avons appris la fixation des prix de certains médicaments dans le programme Medicare par l’IRA (Inflation Reduction Act). Et si l’on considère ce débat avec un prisme européen, les propositions ne sont pas si étranges.
Même si, pour le moment, il n’y a pas de plan pour que cela soit étendu, je m’attends personnellement à ce que la question ne soit pas tant : et SI cela devait se reproduire à plus grande échelle ? Mais plutôt QUAND ?
Et si cela se concrétise, ce sera un défi pour le monde. Les États-Unis, avec 350 millions d’habitants, représentent une part disproportionnée du marché mondial des produits pharmaceutiques par rapport aux 7,5 milliards d’habitants restants.
Dans ce contexte, l’Union Européenne révise sa législation pharmaceutique. Et plutôt que de renforcer sa position pour se préparer au déclin du rôle des États-Unis, la législation proposée affaiblit la position de l’industrie pharmaceutique en Europe en raccourcissant les délais de propriété intellectuelle, par exemple.
Cette législation sera probablement valable pendant au moins 20 ans, ce qui chevauchera l’impact à venir des changements américains. Et bien que le rôle de la Chine se renforce, il est peu probable qu’elle puisse atteindre une position aussi forte, pour devenir cette ancre. Au contraire, les États-Unis et l’Europe ne sont pas disposés à céder des postes de direction à la Chine dans quelque domaine que ce soit.
En résumé, le secteur pharmaceutique dans son ensemble en sera probablement affecté négativement. Certains pourraient penser : Et alors ? Peut-être que l’époque de l’industrie pharmaceutique est révolue, pourquoi avons-nous besoin d’un secteur pharmaceutique fort ? Ne pouvons-nous pas trouver notre innovation ailleurs ?
Et en effet, l’innovation vient de nombreux endroits : les start-ups, les universités et les sociétés pharmaceutiques. Et qui sait ce que les nouvelles technologies apporteront en termes d’innovation ? L’expérience montre que pour que les patients aient accès aux médicaments issus de cette recherche — les objectifs ultimes de cette recherche — cela nécessite des partenariats dont l’industrie pharmaceutique fait partie. En effet, les sociétés pharmaceutiques innovantes sont les seules à pouvoir soutenir le développement complet et l’approbation réglementaire de l’innovation, à assurer sa production et sa distribution à l’échelle mondiale, et à avoir les capacités et la portée nécessaires pour garantir qu’elles parviennent aux patients. La pandémie de Covid ne l’a que trop bien montré.
Si nous voulons répondre aux besoins non satisfaits actuels des patients, nous avons besoin de sociétés pharmaceutiques innovantes.
Que pouvons-nous faire puisque ce n’est pas encore la réalité ?
• L’Europe peut encore assurer une position plus forte au secteur pharmaceutique en proposant une législation différente, plus forte, qui comprend des incitations significatives. Non seulement pour maintenir l’innovation en Europe, comme nous l’entendons souvent, mais aussi pour soutenir l’innovation à plein régime. Si l’engagement des États-Unis semble vaciller, c’est l’occasion pour l’Europe d’intensifier ses efforts et de s’assurer que le prochain centre mondial de R&D biopharmaceutique au style Bostonien sera en Europe.
• Il s’agit d’un défi européen, et non d’un défi spécifique à un pays. J’incite vivement tous les gouvernements locaux à penser pleinement européen, y compris lorsqu’ils proposent et mettent en œuvre des réglementations locales susceptibles de complexifier ou de restreindre les politiques de l’UE : ensemble, nous sommes plus forts. Il est bon d’avoir à l’esprit les prochaines élections européennes.
• Continuer à coordonner les grands programmes de recherche européens tels qu’Horizon Europe afin de garantir que les financements publics de R&D de masse critique soient concentrés sur des domaines innovants importants dans lesquels les entreprises pharmaceutiques et les entreprises privées doivent être présentes.
• Enfin, il faut s’assurer que la pleine valeur des médicaments est reconnue, ce qui inclut les économies dans d’autres domaines de la santé et un impact plus important sur la société. Il peut être tentant à court terme de contester autant que possible les prix des médicaments en Europe, d’autant plus que les médicaments sont souvent l’une des seules variables ajustables, mais cela n’est pas viable pour l’industrie. Les mesures prises en faveur de soins de santé fondés sur la valeur s’appuient également sur le leadership de l’Europe en matière de démonstration de valeur et renforcent la résilience des systèmes de soins de santé.
Tant qu’il y aura des besoins médicaux de patients qui pourront être satisfaits par l’innovation thérapeutique, nous aurons besoin de sociétés pharmaceutiques innovantes. En partenariat avec toutes les parties prenantes concernées, discutons de la meilleure façon de garantir que les entreprises pharmaceutiques innovantes puissent répondre à ces besoins de manière durable et, par conséquent, contribuer de manière significative aux sociétés du monde entier.
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